Jean CHEVOLLEAU (1924-1996)
Né en 1924 à la Roche-sur-Yon , Jean Chevolleau a vécu son enfance et son adolescence à Fontenay-le-Comte en Vendée, à proximité du marais feuillu. Le marais poitevin et ses chemins d’eau, ses conches, ses barques, il ne les oubliera pas lorsqu’il se destinera aux arts plastiques.
En 1946, Jean Chevolleau quitte sa Vendée pour Paris. Il entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts dans l’atelier de Souverbie. Parallèlement, il suit les cours des Ateliers Jaudon et Lemagny pour la gravure et fréquente l’atelier d’Othon Friesz à la Grande Chaumière.
En 1948, il reçoit le diplôme de professeur de dessin de la Ville de Paris, activité qu’il abandonnera en 1960 pour se consacrer uniquement à la peinture. Sa rencontre au début des années 50, avec le restaurateur amateur d’art et mécène Camille Renault (dit Big Boy) est déterminante. Elle lui permet d’exposer régulièrement son travail dans son très prisé restaurant de Puteaux. C’est là que le remarque l’un des maîtres du Post-Cubisme, Jacques Villon, qui l’invite dans son atelier fréquenté par des artistes déjà reconnus : La Fresnaye, Kupka, Léger, Estève, Picabia, Pignon, André Lhote, Manessier.. Ce collectif d’artistes appelé « Groupe de Puteaux » le marquera pour la vie.
Du jeune artiste, Jacques Villon dira en 1957 en préface de l’exposition Chevolleau à Los Angeles : « D’une belle ordonnance, d’un beau rythme…soutenu par des nappes de couleurs très affirmées, les toiles de Jean Chevolleau sont des œuvres fortes et malgré tout d’une très grande sensibilité où rien n’est laissé au hasard. C’est l’œuvre d’un bel artiste. »
Le mouvement du Groupe de Puteaux est basé sur la redécouverte du fauvisme et du cubisme avec le souci d’en faire la synthèse. C’est à cette école et ce courant, fort des leçons reçues de J.Villon, que Jean Chevolleau instinctivement se rattache et se définit.
Quand on l’interroge sur la définition de sa peinture, il répond :
« Figuratif, sans aucune hésitation ! Je ne nie pas une certaine ambiguïté, elle est à l’origine de la démarche de tout créateur. Que voulez- vous ! C’est justement ce qui m’intéresse : explorer les richesses infinies de cet espace entre figuration et abstraction.»
Les années 60 constituent véritablement un tournant. Jean Chevolleau se libère du dessin, sa palette s’enrichit de tons pastels. Les sujets se diluent, s’abstractisent, s’évanouissent. Parallèlement apparaît ce sens aigu de la composition, l’architecture solide qui caractérise si bien les œuvres des ports de La Rochelle ou de Péniscola en Espagne.
« Je suis épris de géométrie, je donne à la construction d’une toile le plus grand intérêt. La couleur interviendra comme inscrite dans un dessin précis, ce qui donne cette impression de puzzle dans certaines compositions » explique le peintre en ajoutant : « Mon premier souci est de construire et reconstruire ».
Le bleu sera toujours la couleur de prédilection pour cet homme amoureux du ciel et de la mer. Ses bleus, d’une rare intensité, il les décline à l’infini. Mais la palette tonique de Jean Chevolleau comporte aussi une gamme d’une grande richesse faite de notes vertes, grises, jaunes, rouges, ocres pastels, fauves…
En 1975, après 30 années passées dans son atelier de Paris, il revient à Fontenay-le-Comte où il passe la majeure partie de son temps. Inspiré par sa terre d’origine, il peint sans relâche. Son oeuvre s’enrichit, s’affirme encore.
Jean Chevolleau travaille par thèmes : les marais, la côte sauvage, les ports, les chevaux, les natures mortes, les nus , les portraits auxquels s’ajoutent ceux inspirés par ses séjours en Espagne ( les oliviers, les rues, les sierras, Tolède) et par son goût du sacré (crucifixion, golgotha …)
Se revendiquant artisan de la peinture, sa production est abondante. La Rochelle et l’île d’Yeu, les bouchots et les marais inonderont de leurs lumières des centaines de toiles. Il réalise des peintures monumentales pour des édifices publics de la Ville de Fontenay-le-Comte, des vitraux pour quatre églises, des gemmaux (Prix international du Gemmail-1960) et trois cartons de Tapisserie à la Manufacture Saint Jean-Aubusson.
Joie de la couleur héritée du fauvisme, rôle essentiel donné au dessin, sobriété sans geste avantageux ni acrobatie virtuose, telle est la peinture de Jean Chevolleau.
Il nous a quitté en 1996. Sa belle maison surplombant la Vendée, son rêve d’enfant, acquise par la Ville de Fontenay-le-Comte, accueille chaque année des artistes en résidence.
Prix et distinctions |
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1956 | Première médaille d’argent «Prix du Palais Royal» Paris. Prix de Peinture L. Moreau, l’Isle Adam. | |
1958 | Sélection du Prix Pacquement – Musée d’Art Moderne de Paris | |
1960 | Prix International du Gemmail – Paris | |
1965 | Médaille d’argent de la Ville de Puteaux | |
1979 | Nomination dans l’Ordre de Chevalier des Arts et des Lettres. | |
1987 | Nomination dans l’Ordre de Chevalier des Palmes Académiques |
Biographie Sélective
1924 | 18 novembre. Naissance de jean CHEVOLLEAU à La Roche-sur-Yon (Vendée). L’enfance et l’adolescence entre La Roche-sur-Yon et Fontenay-le-Comte qui devient son lieu de domicile en 1934. | |
1934 | Etudes primaires à l’Ecole des Frères et à l’Ecole des Cordeliers – Fontenay-le-Comte. | |
1942 | Etudes secondaires au Lycée François-Viète – Fontenay-le-Comte. | |
1946 à 1950 | Elève de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Suit les cours des Ateliers Jaudon et Lemagny pour la gravure. Fréquente l’atelier Othon FRIESZ à la Grande Chaumière. | |
1948 | Reçoit le diplôme de professeur de dessin de la ville de Paris. Reste une trentaine d’années à Paris.
Fréquente la section d’or et le « groupe de Puteaux » et rencontre Jacques Villon, Camille Renault… |
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1965 | Découverte de l’Espagne et notamment Peniscola, petit port de pêche. | |
1975 | Retour à Fontenay-le-Comte, dans sa maison, rue des Halles. | |
1996 | 20 novembre, décès de Jean Chevolleau « La Maison Chevolleau » reste un lieu de résidence d’artistes et accueille chaque année le Parcours Contemporain organisé par la ville. |